Des chercheurs de Łódź ont élaboré des textiles qui protègent contre les facteurs environnementaux nocifs. Ceux-ci peuvent être utilisés pour en fabriquer toute une gamme d’objets, allant des écrans de protection autour des stations d’émission jusqu’aux gants pour les travailleurs des imprimeries de billets de banque.

Le soleil peut causer le cancer, un champ électromagnétique peut perturber le système endocrinien, et une seule étincelle peut provoquer une explosion au fond d’une mine. L’Institut de recherche textile Łukasiewicz, en collaboration avec cinq autres universités et centres de recherche polonais, a inventé des textiles spécialisés qui protègent l’homme contre les champs électromagnétiques, les rayons UV ou l’électricité statique.

Dans le cadre du projet « Matériaux barrière de nouvelle génération protégeant l’homme contre les effets néfastes de l’environnement » (ENVIROTEX), les chercheurs ont élaboré trois groupes de tissus. 

Des matériaux barrière innovants

Les tissus du premier groupe protègent contre les champs électromagnétiques (CEM). « Nous savons tous ce qu’est la cage de Faraday. Nos tissus peuvent facilement la remplacer, ils ont même une application plus large, car ils atténuent le champ magnétique dans la gamme de fréquence allant de plusieurs dizaines de MHz jusqu’à plus de 2 GHz. Leur atténuation dépasse 30 dB », explique la professeure Jadwiga Sójka-Ledakowicz, coordinatrice du projet.

Pour obtenir des textiles dotés de telles propriétés, les scientifiques ont appliqué, pour la première fois dans la technologie du textile, la technique de pulvérisation cathodique magnétron qui permet de couvrir les tissus d’une mince couche métallique. À cette fin, un dispositif spécial a été conçu et élaboré dans le cadre du projet. « C’était un grand défi scientifique de choisir les oxydes métalliques appropriés et leurs alliages, de manière à pouvoir en déposer une couche extrêmement fine sur le non-tissé polypropylène, pour permettre aux tissus d’acquérir des propriétés électroconductrices », dit Jadwiga Sójka-Ledakowicz.

Les nouveaux textiles ainsi obtenus ont un large éventail d’utilisation dans les hôpitaux, entre autres, en tant qu’écrans pour protéger le personnel qui travaille avec le matériel et les appareils de diagnostic médical, ou bien dans les banques où ils peuvent servir de revêtement pour protéger les salles serveurs contre la fuite des données, ou bien encore d’écrans de protection autour des stations émettrices.

Gants, stores et écrans

Le deuxième groupe comprend les matériaux qui protègent contre les rayons ultraviolets dans les gammes UVA, UVB et UVC. Les scientifiques ont réussi à élaborer deux types d’absorbeurs. Les absorbeurs organiques, à base de triazine, pénètrent dans la structure du tissu et absorbent les radiations. Quant aux absorbeurs inorganiques, qui sont à base de particules d’oxyde métallique micronisées, ils sont déposés sur le tissu sous forme de pâte ou de dispersion, et ils réfléchissent le rayonnement. Deux types de matériaux de protection ont donc été élaborés avec l’UPF>40, l’un pouvant être utilisé dans la production d’éléments vestimentaires, et l’autre dans celle de produits, tels que des stores, des écrans, des meubles de jardin, etc. Les vêtements et les produits fabriqués avec ces nouveaux textiles ont été testés dans des musées et des archives, mais aussi par des ingénieurs civils, des agriculteurs ou des nageurs sauveteurs. « Le personnel des imprimeries de billets de banque, qui vérifie les documents sous des lampes émettant des UVC, a testé les gants », ajoute la coordinatrice du projet.

Le dernier groupe est composé de matériaux qui protègent contre l’électricité statique, comme dans l’exemple mentionné de la décharge électrique. Les chercheurs ont mis au point des rubans conducteurs, ainsi qu’une technologie de production de fil électroconducteur utilisable dans les vêtements de protection des personnes exposées aux risques liés à l’électricité statique.

La protection du IP

Les solutions innovantes développées dans le cadre du projet ENVIROTEX ont obtenu dix-sept brevets, dont des brevets internationaux. Le secteur de l’industrie s’y est aussi intéressé. « Nous avons signé des contrats de licence, des accords de savoir-faire et des lettres d’intention. J’espère que les produits élaborés avec l’utilisation de nos tissus seront bientôt disponibles sur le marché », déclare Jadwiga Sójka-Ledakowicz.

 

Réseau de recherche Łukasiewicz – Institut de recherche textile

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